"Je travaille l'acier.
Je travaille sur la "noire lumière".
Je travaille le volume et la matière.
Je cherche ;
je cherche à exhumer des intuitions, des sensations..."
Exposition / Exhibition chez UGOT du 27 janvier 2011 au 11 mars 2011 à Marseille
One day, my oldest friend compared me with a lighthouse,
Of course not Ouessant. Ar-men or even Fastnet, but a more modest lighthouse, almost invisible from the coasts, but solidly anchored upon it’s perilous coastline.
The existence of the lighthouse defining peril....
Straight as an ‘I’ in the storm, I offer a small though persistent blink of guidance. My presence emits a duality; a beacon by which you may observe danger and its mysterious nature and yet a reassurance as I offer a certain navigation of these particular waters.
Although definitively ‘granitic’ in stature, my mechanism of communication remains fragile, requiring constant adjustments and my 360 degree vision is limited to the geography of my own experience.
I’m not trying to burn my wings to the “black light” of Pierre Soulages, and I don’t see here any “walking Man”... (conf: ‘The Walking Man’ -Alberto Giacometti). I claim no – conscious - influence, and no intellectual guide: I ‘perspire’ only what life teaches me, and I am just the mirror of a suite of experiences: mine.
Hence there is no narrative. Only the work.
My creations are smooth or rough, brilliant or matt, flat or round cold or warm... They are the reflection of some of my feelings and are “readable” by everyone, without further explanation.
Nevertheless I offer you a small clue: it is ‘visual’...
The famous Latin quotation “Memento mori” seems initially self evident yet my intention is quite different.
The Sapiens are born of an idea that resides in the close observation of the ‘actuality’ of support and movement of the body rather than a contemplation of flesh. Indeed the generous curves of the human body have been celebrated for a long time and more recently the tension of muscle. Yet the aesthetics of the first support- the scaffold itself- remains little known and certainly not celebrated enough.
Often confined to mortuary religious paintings (and alongside the Vanities of 17th century), the representation of the human skeleton appears too often as merely a reminder of the inevitable and futile nature of the human condition.
But from the moment the spirit rids itself of the morbid vision of decay and ‘the after’ the mechanical human form reveals, at last, it’s own poetry; curves, articulation, ossicles of watch-making precision.
A triumph of structural engineering; a bridge without shroud, a mechanical shovel without hydraulics....
If the hand is without a doubt the most evolved tool in this superstructure - the locomotive system - then its foot is no less accomplished; indeed our feet are hands put on the ground working on the same principle as our arms!
My choice (as long as it is necessary to make one) is particular to the lower limbs. However it is not my intention to create an anatomical copy/paste and any rhumatological observation is incidental to the movement, posture, or physical experience of the individual in this moment. My Sapiens live and are therefore imperfect or perhaps... perfectly human! Hence the bones may be eaten away by degenerative osteoarthritis...
In order to gauge the mood or emotional experience of a subject we most commonly look to the face and its myriad of expression. However beneath the face – the flesh – a primary mechanical observation is to be made. I examine the implication of a pair of legs; resting, standing, on tiptoe, anchoring a single foot, in loss of balance, pulled well over the ground, relaxed, bent feet, etc.
The skeleton engaged as self evident reality of the body’s experience.
And so I choose to see ‘through’ “The Englishman” to create an emotion by observing pure mechanics. I create an X-ray vision in the ’singular’ and perhaps most coarse sense!
Nevertheless “The Englishman” is waiting for the bus, elegantly resting against his umbrella...
So too the women in high heels, measure, wait, relax and attract, awaiting a client, casually leaning against a wall....
The poses are clearly more erotic; the emotion (good or bad), offers us scenario. We imagine a pair of stiletto heels, a friction of legs, or one foot casually resting....
And as for the “Sapiens Grands” they observe us.
They do not reflect starving Africa nor do they serve as an image of deportation. Reassuring for some, disturbing for others, their bodies stretch to the verge of breaking point. At the edge of the imbalance.
Appearing as observers, guards, lookouts, defenders, they command - unlike the others - the faculty of sight alone.
Photo de BERTRAND GOT(Tarifs des œuvres/ Rates: demande par E mail)
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Un jour, mon plus vieil ami m’a comparé à un phare.
Bien sûr, pas Ouessant, Ar-men ni même Fastnet, mais un phare plus modeste,
peu visible des côtes, mais solidement ancré sur son écueil.
Le phare indiquait donc la présence d’un écueil…
"Droit comme un « I » dans la tempête, j’aide par intermittences ceux qui me guettent.
Ils sont peu nombreux à naviguer dans mes eaux, et ceux qui m’aperçoivent enfin restent prudemment à distance.
J’ai deux facettes. L’une mystérieuse parce que synonyme de dangers alentours et l’autre, plus rassurante, puisqu’un éclair en mer permet malgré tout de se situer...
Un peu seul au monde tout de même, lumineux à mes heures et inutile à d’autres, capital pour certains et résolument inconnu pour une majorité !
Quoique définitivement « granitique », mon mécanisme de communication reste fragile, nécessitant de constants ajustements, et ma vision - pourtant à 360 °- reste tout de même "humainement" limitée.
Je ne cherche pas à me brûler les ailes à la «noire lumière» de Soulages, et je ne vois ici aucun « Sapiens qui marche »…
Je ne revendique aucune influence (consciente), ni aucun maître à penser ; je ne transpire que ce que la vie m’apprend, et ne fais miroir qu’à une suite d’expériences : les miennes.
Donc, pas de discours formaté à propos de mon travail.
Mes créations sont lisses ou rugueuses, brillantes ou mates, plates ou rondes, froides ou chaudes… Elles sont le reflet de certaines de mes émotions et sont « lisibles » par tout le monde, sans autres explications.
Je vais pourtant donner une petite piste : elle est « visuelle ».
Si la célèbre citation latine «Memento mori» semble en première lecture évidente, mon propos est pourtant tout autre.
Avec les Sapiens, l'idée d'origine réside plus dans le fait d'observer un des supports de la vie, plutôt que d'en contempler les restes...
En effet, si les courbes du corps humain sont depuis longtemps célébrées - à grand renfort de chairs généreuses ou plus récemment de muscles tendus - l'esthétique du support premier lui, reste clairement ignoré !
Souvent confiné à des peintures religieuses mortuaires et aux Vanités du XVII ème siècle, la représentation du squelette humain n'apparait trop souvent que pour nous rappeler l'issue vaine - puisque fatale - de notre condition.
Pourtant, dès l'instant ou l'esprit se débarrasse de la vision morbide de "l'après", cette merveilleuse mécanique recèle une évidente poésie ; courbes, nœuds articulaires, osselets à la précision horlogère, la structure de notre squelette est un summum d'ingénierie. Donc, un pont sans hauban. Une pelle mécanique sans hydraulique...
Si la main est sans nul doute l'outil le plus évolué de cette superstructure, le système locomoteur - et son pied - n'en est pas moins abouti ; notre pied est en effet une main posée au sol. Nos jambes fonctionnant elles, sur le même principe que nos bras !
Mon choix (si tant est qu'il faille en faire un), s'est porté plus particulièrement sur les membres inférieurs. Mais là encore, il ne s'agit pas de faire un copier/coller rhumatologique... Mécaniquement, mes Sapiens restent heureusement totalement imparfaits, et rongés d'arthrose !
A l'évidence, un visage, ou même un seul regard en disent long sur les états d'âme d'un sujet.
De même, l'observation d'une paire de jambes recèle un grand nombre d'informations ; jambes couchées, debout, sur la pointe des pieds, en appui sur un seul pied, en perte d'équilibre, bien campées sur le sol, détendues, pieds cambrés, etc.
Cette foultitude d'indications donne sur l'activité à laquelle se livre le reste du corps, une réalité quasi évidente. Ainsi, «L'Anglais» attend sans nul doute le bus, élégamment appuyé sur son parapluie...
Les femmes «à» talons, elles, arpentent, attendent, se détendent et aguichent, guettant le chaland, nonchalamment appuyées sur un mur...
Si avec «L'Anglais», je souhaitai «voir» au travers de la matière afin d'amorcer une émotion en observant une pure mécanique, avec elles, je passe au rayon X... au singulier et peut être dans le sens le plus trivial !
Les poses sont clairement plus érotiques ; l'émotion (bonne ou mauvaise !), doit nous faire imaginer une suite aux scenarii proposés, avec pour seules indications : une paire de talons aiguilles, un frottement de jambes bien appuyé, ou un pied négligemment reposé sur un mur...
Les Grands Sapiens - quant à eux - nous observent.
Ils ne reflètent ni une Afrique affamée, ni une image de déportation. Rassurants pour certains et inquiétants pour d’autres, leurs corps s’étirent à la limite de la rupture. A la limite de l’équilibre.
Observateurs, gardiens, guetteurs, protecteurs, ils ne demandent, comme les autres, pas d’autres facultés que celle de voir. De regarder.
Bertrand Got
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